Première séance : légendes

Avant même le premier atelier, il s'était déjà passé un certain nombre de choses : j'étais venue, tout d'abord, présenter mon travail aux élèves, puis ceux-ci m'avaient fait visiter la ville, leur quartier en particulier, en prenant des photos tout au long du parcours. 

Que faire de ces photos, ensuite ? Les légender, peut-être ?

C'est ce que nous avons fait, nous inspirant du travail mené par un photographe, Laurent Septier, dont j'ai découvert l'existence grâce à une proposition d'écriture de Pierre Ménard. Il suffit de cliquer sur le lien pour avoir tous les détails concernant cet exercice mais disons simplement, pour résumer, qu'après avoir légendé en une seule ligne un grand nombre de ses photographies en vue de les classer, Laurent Septier a réalisé qu'il aimait relire les phrases ainsi formées sans regarder à nouveau les clichés, l'ensemble devenant une sorte de poème : Au fur et à mesure des années, je me suis aperçu qu'il m'arrivait de lire cette liste pour elle-même et que je m'amusais, à partir du texte, à essayer de retrouver de mémoire tel ou tel détail d'une image. J'ai fini par enlever les chapitres, les dates et les numéros : reste, dans l'ordre initial, l'ensemble de ces descriptions qui forme comme une litanie, explique-t-il en effet lorsqu'il présente Oeuvres photographiques complètes, le recueil ensuite publié.

Les collégiens ayant souvent pris de nombreuses photos, je leur ai proposé de grouper certaines d'entre elles selon le thème de leur choix (sujet, couleur, forme géométrique...) puis d'écrire une dizaine de légendes.

Pour donner un exemple, si je devais faire l'exercice à partir des trois photos ci-dessus, peut-être pourrais-je écrire : 

groupe d'élèves de dos, transis, sous parapluie, comprenant  au centre une silhouette en capuche

ligne de désir traversant une pelouse, découverte entre un banc et une tour cachée par un arbre

homme en jean, de dos mais aussi de côté, courbé sur les tuiles d'un toit qu'il répare

A Montreuil, cependant, des contraintes techniques nous ont obligés à partir, tous, des mêmes images : d'où la prééminence d'une boîte aux lettres, d'un paillasson...

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Notes : 

Les trois photographies ont été prises, dans l'ordre, à Montreuil, Epinay et Tremblay.

Pierre Ménard a publié Comment écrire au quotidien, ouvrage qui se veut à la fois méthode d'ateliers d'écriture (on y trouve 365 propositions différentes) et anthologie de littérature contemporaine. Il existe sous format numérique aux éditions publie.net.