Troisième séance : quand la ville est vue à travers les yeux d'un personnage

Après s'être appuyé sur les photos prises lors d'une balade (première séance) puis ce que l'on sait de son quartier, de sa ville (deuxième séance), voici le moment de faire un peu de fiction. Un personnage va en effet traverser un lieu qu'a priori il ne connaît pas pour en rejoindre un second, très différent. Le travail va consister à décrire les lieux  de manière à ce que le lecteur comprenne dans quel état ce personnage se trouve, quelle est son humeur, sans jamais le lui dire explicitement. Le lieu comme un paysage intérieur, en quelque sorte...

Pour cela, je me suis servie d'un roman d'Hélène Bessette, La Tour, dans lequel un jeune couple voit son destin changer le jour où il gagne une forte somme d'argent. Louise et Marcel sont pauvres, en effet, et n'ont qu'un désir : s'enrichir, posséder, changer de classe sociale. Voilà qui devient possible. La première chose à faire est de déménager : dans l'extrait que j'ai lu aux élèves, le couple, lors d'une promenade, passe de son quartier, populaire et qui lui fait horreur, à celui, bien plus chic, dans lequel il aimerait vivre. Hélène Bessette joue de l'opposition laid/beau, adjectifs qu'elle répète et décline en débuts de phrases, pour donner des indices de ce que ressentent les protagonistes.

Avec les élèves, nous avons cherché d'autres oppositions pour décrire les lieux (inquiétant/rassurant, puant/parfumé, sombre/lumineux...) pour mettre en marche un personnage - lequel pouvait être une femme, un homme, un enfant, au choix. J'ai également demandé aux participants de trouver une raison à l'arrivée du personnage dans le quartier, raison qu'ils pouvaient ensuite taire ou indiquer, mais qui, en tout cas, allait guider le texte.

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Pour aller plus loin : un article de Jean Soublin (Le Monde des livres) sur La Tour.

Photos : un rideau de fer à Montreuil ; l'ombre de Charlot sur le cinéma d'Epinay ; un masque accroché au mur d'une maison à Tremblay.